Derrière l’expression « maison bois » se cache, en fait, une bonne diversité de constructions
La maison en bois nous ramène vers nos souvenirs d’enfance, cette fragile cabane soufflée par loup ou ce petit chalet typique rencontré lors de nos randonnées montagnardes…
Le bois matériaux de toutes les cultures
Mais lorsque l’on creuse un peu et que l’on regarde ce que les différentes civilisations ont réalisé avec ce matériau, on se rend compte qu’il était, bien sûr très employé, mais qu’il participait au renforcement d’autres types de constructions et avec différentes techniques d’assemblage et avec une grande diversité d’essence.
Le bois , le premier matériau de construction
Que ce soit en France avec les maisons à colombage dont la structure était en poutres de bois, en Amérique, en Europe, en Asie, pratiquement toutes les civilisations ont construit en bois… Le temple bouddhiste Hôryû Ji de la période Asuka au Japon aurait été érigé au XIe siècle et malgré les séismes, est toujours bien droit dans ses fondations sans faillir !
D’ailleurs, de nombreuses maisons en madrier sont vendues au Japon, de part l’entrecroisement des madriers, leur résistance à la déformation, elle semblent plus résistante faces aux mouvement tectoniques…
Le bois, un ami plein de qualités
Les pompiers préfèrent les maisons en bois
Le bois brûle très bien et pourtant ! Si l’on compare plusieurs types d’incendie, les spécialistes du feu vous diront que les constructions supportées par des IPN métalliques (poutres un i) se déforment très vite sous la chaleur et ne supportent plus les structures supérieures qui s’effondrent, de la même façon une maison où les ourdis ou autres poutres de béton éclateront sous l’effet de la chaleur intense et laisseront les plafonds s’effondrer sur les secouristes…
Le bois, quant à lui, va brûler, certes, mais ses qualités physico-chimiques vont lui permettre de se consumer lentement d’abord en surface sans transmettre trop rapidement la chaleur au cœur de la matière, la poutre ne se déformera pas au départ de l’incendie, les cloisons massives, quant à elles, resteront presque froides d’un côté alors que sur l’autre face la chaleur dépassera plusieurs centaines de degrés.
Oui la maison en bois va brûler, comme les autres d’ailleurs, mais elle sera plus sécurisante pour les secours.
Le bois, un nid à vermine ?
Les constructions modernes sont réalisées à partir de bois qui aura été préalablement traité, bar le biais de l’autoclave, procédé permettant d’imprégner profondément le bois d’un traitement sous les effets conjugués de la pression et de la chaleur. Le rendant ainsi insensible aux petites bestioles et autres champignons…
Le cèdre rouge ou red cedar
Il existe également des essences de bois qui sont naturellement insensibles aux vermines et aux bactéries (champignons…), le cèdre rouge ou red cedar, nommé « arbre de vie » par les Indiens d’Amérique, de par la structure particulière de son bois, offre une qualité d’isolation intéressante.
Le pin sylvestre de Finlande
La particularité de ce pin est, en fait, la région où il pousse ! En effet, c’est le climat difficile et très froid qui rend ce bois différent. La pousse étant ralentie par les températures extrêmement basses resserre les stries de croissances, il sera beaucoup dense qu’une essence équivalente ayant grandi sous des climats plus tempérés.
De nombreuses essences locales existent, en France, pour une construction durable, le mélèze, le chêne, le châtaignier et bien d’autres.
Le bois, quel classement ?
Le bois de construction est organisé par classe de 1 à 5 en fonction de la dureté de son duramen et aubier, de la capacité d’imprégnation de traitement et de sa durabilité face aux champignons et larves xylophages.
Le bois de construction exposé aux intempéries doit préférablement être de classe 4.
Quelques types de construction
Contrairement aux idées reçues, le bois permet une grande diversité d’architectures de traditionnelles à modernes par le biais du procédé poteaux-poutres par exemple.
La fuste
Le bon vieux chalet à l’ancienne, tel qu’on l’imagine, était souvent construit avec les arbres alentours. La fuste est le procédé le plus ancien, les murs sont montés avec des rondins non calibré de surface assez irrégulière voire grossière, mais c’est aussi cela le charme de cette technique. Les fustes étaient assemblées sur place, les encoches réalisées à chaque pose, les joints étaient assurés, à l’époque, par l’insertion de mousse végétale entre les fustes.
Le rondin bois
Héritier de la fuste, le rondin est droit, calibré de façon à ce que les murs paraissent plus finis. C’est le procédé que l’on rencontre le plus pour les chalets de nos montagnes. Certains constructeurs les usines pour préserver une surface arrondie en extérieur mais droite et plane en intérieur.
Le madrier bois
Deux grandes familles se distinguent pour les madriers.
Pour comprendre la différence, il faut appréhender la pousse de l’arbre. C’est bien connu, lorque l’on coupe un arbre, le centre est bien plus dur que l’extérieur. En grandissant le centre de l’arbre s’appauvrit en sève et se charge en résine et tanins c’est le duramen
Au fil des années il ajoute des stries, cette matière située sous l’écorce se charge en sève, c’est la partie réellement vivante de l’arbre on l’appelle l’aubier.
Une fois coupé et débarrassé de son écorce, le tronc d’arbre est plus fragile sur l’extérieur. L’idée du madrier contrecollé est de couper en deux le tronc d’arbre dans toute sa longueur et d’intervertir les faces, de les coller ensuite, de façon à ce que l’aubier se retrouve au centre du matériau et le duramen plus solide à l’extérieur.
Les madriers bois massif
Exposé aux intempéries, au vent, aux UV, au fil du temps le madrier pourra présenter quelques fissures, qui d’ailleurs même si elles peuvent paraître disgracieuses pour certains, ne pénètrent quasiment jamais au cœur. Le seul problème pourrait être la rétention d’eau lors de pluies battantes. Certains les bouches avec une pâte à bois pour éviter cela.
Les madriers bois contrecollés
C’est le procédé que nous avons choisi ! Selon l’épaisseur de madrier choisi 3 à 5 épaisseurs de bois, voire plus, sont contrecollés offrant donc deux avantages notoires :
- Exposition de la partie dure du bois (duramen) à l’extérieur
- Inversion des stries de croissance donnant une rigidité accrue au madrier minimisant ainsi les risques de torsion au fil des années.
Le poteau-poutre
Technique un peu plus compliquée à mettre en œuvre pour les amateurs que nous sommes, mais très employée par les bureaux d’étude souhaitant créer de gros volumes avec une bonne liberté d’architecture.
MOB ou l’ossature bois
MOB acronyme de Maison à Ossature Bois
Cette technique est très différente, le principe est de monter un squelette en bois de la structure générale et ensuite plaquer à l’extérieur un bardage bois (ou bois reconstitué). De l’intérieur on comble les vides d’un isolant naturel (laine de bois, laine de chanvre, laine de mouton, laine de tissus recyclés [Métisse fabriqués par Emmaüs], fibre de cellulose…) ou isolants minéraux (laine de verre, laine de roche…). Enfin on recouvre les murs intérieurs de bois, à nouveau, (lambris, OSB…) ou de placoplatre, etc. le choix est grand !
Les maisons en paille
Un dérivé de la MOB courante, une fois l’ossature posée, les murs sont montés en paille tassée et resserrée à l’aide de tiges filetées, puis le tout recouvert d’un mélange à base de chaux et pigments.
Un nouvel article sera publié sur certains détails concernant les madriers et leurs dérivés dans les prochains jours…
A bientôt.
Ollivier
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